Elizabeth est morte de froid dans une rue de Carpentras mardi 9 janvier. Elle avait soixante ans, et survivait dans la rue. Ce drame a fortement affecté toutes celles et tous ceux qui la croisaient, et en particulier les salarié.es et bénévoles de l’association Rhéso qui l’aidaient dans la mesure de leurs moyens. Nous partageons leur peine et leur colère.
Colère, car chaque mort de la rue est intolérable, chaque mort de la rue est un échec pour la société toute entière. Fort malheureusement cette situation inadmissible n’est pas propre à la ville de Carpentras ni même au département du Vaucluse. C’est le triste et révoltant constat au niveau national. Pourtant le président E. Macron s’était engagé à ce que personne ne dorme dans la rue d’ici la fin de l’année 2017. En 10 ans le nombre de sans domicile a doublé : 330 000 personnes, dont un tiers d’enfants (rapport 2023 de la Fondation Abbé Pierre). Parmi eux, au moins 624 personnes sont mortes en 2022 (rapport du collectif « Les morts de la rue »). Avec Elisabeth, trois autres personnes sont mortes de froid depuis début 2024, alors que la loi sur l’immigration remet en cause l’inconditionnalité du droit au logement d’urgence.
Si, face à la vague de froid, quelques places d’hébergement d’urgence ont été ouvertes, cela ne peut suffire. Dans le Vaucluse elles seraient en nombre suffisant d’après la préfecture. En effet, l’hébergement d’urgence doit rester une solution provisoire pour un temps court.
C’est pourquoi la LDH exige un fort changement dans la politique de l’Etat relative au logement : création de logements sociaux, de structures adaptées à des hommes et femmes brisé.e.s par la dureté de la vie survivant dans la rue, réquisition de logements vacants. Quant aux personnes exilées, elles doivent être régularisées afin de pouvoir accéder au logement social, et donc sortir de la rue
De plus il est nécessaire de développer les services d’aide médico-sociaux, indispensables pour une prise en charge de personnes en grande précarité, souffrant souvent de pathologies lourdes, et qui manquent cruellement de moyens financiers et humains pour faire face à la grande pauvreté.